Jour du souvenir trans

Nous vous présentons le témoignage d’une personne trans membre de notre organisation, en l’honneur du Jour du souvenir trans, qui a  lieu le 20 novembre de chaque année. 

“Je représente aujourd’hui le Comité FrancoQueer de l’Ouest, et j’ai l’honneur et le défi de célébrer tant de nos camarades trans dans une langue si genrée qu’elle laisse peu de place pour nos identités dans sa structure même. 

Dernièrement, le dictionnaire Le Petit Robert a adopté une définition du pronom “iel”; une petite victoire dans une semaine autrement lourde. Nous prenons le temps aujourd’hui de se souvenir des personnes trans victimes de violence physique, mais j’aimerais aussi souligner toutes les âmes éteintes par d’autres formes de violence plus subtiles comme la violence systémique et psychologique. 

Pensons à nos camarades qui, en plus de la transphobie, doivent faire face au racisme, au capacitisme, à la pauvreté, à la dépendance d’alcool ou de drogues, à un accès restreint aux abris et services de secours. Je pense à nos camarades en prison qui sont privé.es de leur dignité et de leur humanité. Je pense à nos camarades réfugié.es qui doivent fuir leur pays d’origine, sinon risquer la peine de mort. Je pense à nos camarades qui vivent avec des handicaps et qui sont privé.es de leur autonomie quant à l’expression de leur identité. Je pense à nos camarades qui ont été perdu.es avant de s’afficher. Je pense à nos camarades trans et Two-Spirit qui, encore aujourd’hui, se battent pour maintenir leurs terres, leurs langues, et leurs cultures ancestrales. Je pense à leurs identités qui ont été effacées par la colonisation des terres sur lesquelles nous nous trouvons aujourd’hui, la violence commise même à travers la langue que j’emploie pour les honorer. 

Cette journée n’est pas facile. Elle demande que nous revivions des traumatismes et de la douleur. Elle demande que nous exigions une écoute et un respect de notre société et nos gouvernements. Mais elle nous permet de nous rassembler et de nous souvenir de la force de cette communauté. Nous avons une résilience, une persévérance, et oui: une force. Merci. ”